Chardon Lorrain (en vacances à la mer)
Qui s'y frotte, s'y pique . (Petit coucou à MamLéa si elle passe par ici)
C’est toujours un plaisir que de se promener à deux au travers de la campagne, en marchant
dans les herbes, en traversant les haies, en sautant les fossés, abattant des chardons avec votre
bâton, arrachant avec la main les feuilles et les épis, allant au hasard comme l’idée vous pousse,
comme les pieds vous portent, chantant, sifflant, causant, rêvant, sans oreille qui vous écoute, sans
bruit de pas derrière vos pas, libres comme au désert ! Ah ! de l’air ! de l’air ! de l’espace encore !
Puisque nos âmes serrées étouffent et se meurent sur le bord de la fenêtre, puisque nos esprits captifs,
comme l’ours dans sa fosse, tournent toujours sur eux-mêmes et se heurtent contre ses murs,
donnez au moins à mes narines le parfum de tous les vents de la terre, laissez s’en aller mes yeux
vers tous les horizons !
(Flaubert)
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