Pas de Cartier pour Bresson !
♦ Entendons-nous bien, ce n'est en aucun cas les photos d'Henri Cartier-Bresson que je me permets de
critiquer ici, je n'en aurais pas la prétention, mais l'exposition qui lui est consacrée au Centre Pompidou Paris.
Pourtant tout avait été préparé, l'expo est ouverte depuis déjà mi-février, on était jeudi en fin d'après-midi,
Beaubourg fait nocturne tous les jours jusqu'à 23 h, il ne devait donc pas y avoir trop la foule en cette belle
journée. Et effectivement il n'y avait pas d'attente, ni aux caisses (13€ la culture, ça fait quand même un
rien cher, monsieur le ministre), ni à l'entrée de la salle.
Et c'est là que tout a commencé…
♦ Des salles trop petites par rapport à l'affluence des visiteurs (affluence pourtant faible si j'en crois les
comptes rendus d'autres visiteurs de cette expo qui y sont allés en pleine journée), des textes descriptifs des
périodes mal situés, ni au début, ni à la fin de la zone mais en plein milieu, comme cela les visiteurs bloquent la
file le temps de lire les textes, beaucoup de photos (500), beaucoup trop de photos… Et puis une mise en place
de tout cela, une scénographie labyrinthique dans laquelle le visiteur se perd et ne trouve pas son fil d'Ariane,
tel le Thésée perdu que j'étais.
♦ Alors j'avoue, je n'ai pas réussi à m'immerger dans cette exposition, je n'ai pas trouvé ma place dans
cette foule chaotique, bavarde, et même téléphoneuse (pitié bloquez donc les téléphones dans les expos),
je me suis énervé contre cette incohérence de mise en place; quand on réalise une si grande monographie
et que l'on sait qu'il y aura affluence, on se doit de créer un parcours fluide et non un empilement de petites
salles à la circulation impossible. Le métier de d'un commissaire d'exposition n'est pas seulement de montrer
des tas de photos (trop) mais de s'assurer d'une ambiance et d'un confort des visiteurs…
♦ J'ai craqué, je n'ai pas été plus loin que les années 40, m'enfuyant en slalomant dans ce fatras labyrinthique,
essayant de me raccrocher à quelques photos sans y parvenir, atteint limite d'agoraphobie…
♦ M. le commissaire de l'exposition, M Clément Chéroux, je vous en veux extrêmement de ce raté monumental.
Bien sûr vous serez heureux, cette expo sera une réussite internationale, mais pour moi elle est et restera un
échec monstrueux, tant la visite d'une si grande expo aurait dû être un plaisir et non un parcours du combattant.
♦ Alors si vous aimez Cartier-Bresson , ne venez pas voir cette exposition, achetez le livre et dans un coin
tranquille (au coin du feu, ou en lézardant au soleil) faites-vous plaisir en regardant ces éternelles et magnifiques photos.
♦ Et si vous aimez La Photo, allez voir Robert Adams au Jeu de Paume ou les trichromies de Procoudine-Gorsky
au musée Zadkine ou Marc Riboud à Granville ou …
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